Les plans de relance favorisent-ils la transition écologique ?

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En Europe, à travers le budget à long terme de l’Union européenne et à « NextGenerationEU », un total de 2018 milliards d’euros contribuera à construire une Europe plus verte, plus numérique et plus résiliente sur 5 ans. Dans le cadre du plan de relance européen post-covid, chaque État membre a présenté un Plan national de relance, dans lequel au moins 37% des dépenses sont dédiées à l’action climatique, et doivent être mis en oeuvre au plus tard d’ici à 2026.

En France, avec 46 % de son plan destiné à la transition écologique, ce dernier prévoit d’investir au sein de la rénovation énergétique des bâtiments (5,8 milliards d’euros) ; de la mobilité propre (infrastructures et véhicules) (7 milliards d’euros, dont 4,4 milliards pour le ferroviaire et 2 milliards pour les véhicules propres et la mobilité du quotidien) ; de la décarbonation des processus industriels (300 millions d’euros). Il comprend également des investissements importants en matière de R&D et d’innovation, en particulier dans le domaine des technologies vertes, qui devraient favoriser le déploiement de l’hydrogène renouvelable et bas carbone (1,9 milliard d’euros).

L’installation de panneaux solaires sur le toit des ménages américains serait prise en charge à hauteur de 30%.

L’Europe et la France ne sont pas les seules entités à créer des incitations économiques à la transition écologique. C’est également le cas de l’administration Biden. En effet, le Sénat américain a adopté le 8 août 2022 un plan de 430 milliards de dollars (422 milliards d’euros) visant à combattre le changement climatique d’ici à 2030, à abaisser le prix des médicaments et à augmenter certains impôts sur les entreprises. Les Etats-Unis ont adopté un paquet anti-inflation, à la portée plus étendue que la défense du pouvoir d’achat : « L’Inflation Reduction Act » . L’objectif de ce plan est de baisser significativement les émissions de gaz à effet de serre et d’orienter les consommateurs vers les énergies vertes (aides à l’achat de véhicules électriques, installation de panneaux solaires), à réduire les coûts des médicaments sur ordonnance pour les personnes âgées et à renforcer la mise en œuvre des impôts sur les entreprises (avec un impôt minimal de 15% pour les entreprises dépassant le milliard de dollars de chiffre d’affaires).

Enfin, soutenu par le Ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie et la Banque des Territoires, le RFVAA porte et coordonne le Fonds d’appui pour des territoires innovants seniors. Ce soutien financier favorise la prise en compte des spécificités liées à l’avancée en âge dans la construction de nouveaux projets sur les territoires. 

Sur un plan de 430 milliards de dollars, 369 sont destinés au climat. Ce plan comprend différentes tranches dont 30 milliards de dollars de crédits d’impôt seront dédiés à la production de panneaux solaires, d’éoliennes, ou de batteries. L’installation de panneaux solaires sur le toit des ménages américains serait prise en charge à hauteur de 30 %. Une autre tranche de 20 milliards de dollars sera destinée à la conversion vers une agriculture durable ainsi que des aides sous forme de crédits d’impôts destinées aux industries les plus polluantes afin de les aider dans leur transition énergétique.

Ces plans favorisent la transition écologique tout en renforçant le protectionnisme étatique. En
effet, aux Etats-Unis, ce plan est également l’opportunité de renforcer le « Made in America ».
Ainsi, un citoyen américain pourrait recevoir jusqu’à 7500 dollars de crédits d’impôts pour
l’achat d’une voiture électrique sous conditions de revenus uniquement pour des modèles
américains excluant notamment les constructeurs européens.

La régionalisation de la mondialisation continue.

Anne-Sophie Alsif, Cheffe économiste de BDO

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