Possible ou impossible de proposer une solution de tri pour les biodéchets ?

possible impossible

En théorie, possible, voire indispensable ! Conformément à la loi pour la croissance verte de 2015, l’obligation de tri des biodéchets est entrée en vigueur au 1er janvier 2024. Huit ans que la mesure et l’objectif de collecte séparée et traitement des biodéchets figurent dans les textes français et européens. En février 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire mentionnait elle aussi l’échéance au 31 décembre 2023. 

En pratique, le déploiement de cette mesure a pris du retard. On estime à ce jour que seul un quart de la population bénéficie d’un système de collecte séparée. Un chiffre bien en-deçà des attentes gouvernementales sur le sujet. 

Une opportunité pour les territoires 

Chaque année, 5,5 millions de tonnes de déchets dits « verts » ou alimentaires sont jetés avec les ordures ménagères, avant d’être enfouis ou incinérés. Un « non-sens écologique » que déplore l’Ademe puisqu’une gestion rationnelle de ces biodéchets permet de réduire les gaz à effets de serre émis par la combustion, et d’augmenter notre production de biogaz. Celui-ci pourrait fournir les agriculteurs en engrais organiques pour améliorer la qualité des sols et lutter contre les sécheresses. Un bénéfice environnemental et énergétique à ne surtout pas négliger. 

Une mise en application difficile à mettre en œuvre 

Dans les faits, les collectivités sont désormais contraintes de s’équiper pour apporter des solutions de tri aux administrés. Mise à disposition de compostage individuel pour les ménages, collecte en porte-à-porte, collecte séparée ou gestion de proximité… Chaque commune est libre de mettre en place la ou les solutions les plus adaptées, qui conviennent le mieux aux usagers. 

Mais la mesure, encore non contraignante, engendre des coûts importants à l’échelle d’une collectivité. Par ailleurs, les problématiques de chaque territoire devront être prises en compte dans la mise en œuvre d’une solution. Organiser le tri nécessite d’établir une vraie stratégie, et de faire de la pédagogie sur un sujet encore hautement sous-estimé. 

Conscient que la France a pris beaucoup de retard sur ce chantier, l’État a revu ses objectifs à la baisse, et espère couvrir 40% de la population d’ici la fin 2024. L’heure est donc à l’accélération. 

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