[InfoTerritoire] – Avril 2024

Chaque mois, le Salon des Maires et des Collectivités réalise une veille et sélectionne les actualités les plus pertinentes des dernières semaines pour les élus et décideurs territoriaux. Restons informés sur les développements, les initiatives innovantes et les défis rencontrés par les collectivités !

Mobilité solidaire, déserts médicaux, gestion des aléas climatiques, sport dans les villages… Tout ce que vous devez retenir ce mois-ci.

Possible ou impossible de concilier environnement, mobilité et solidarité ?

visuel possible impossible

Possible ! Depuis le 28 mars, les véhicules peu polluants destinés à la casse dans le cadre de la prime à la conversion, pourront être réemployés et mis à la disposition des plus précaires.

La mesure vise les véhicules essence Crit’Air 3 ou mieux classés mis au rebut malgré un bon état général et des niveaux de pollution raisonnables. Un non-sens à l’heure du réemploi et de la réduction de l’impact carbone.

Une fois mis à la disposition des acteurs de la mobilité solidaire, les véhicules permettront à des ménages modestes d’accéder à des solutions de mobilité à moindre coût. On compte aujourd’hui 13,3 millions de Français en situation de précarité mobilité, répartis principalement dans les territoires périurbains et ruraux, où la voiture individuelle domine.

Les sénateurs saluent une mesure avec « un impact social et environnemental »fort et soutiennent cette « victoire pour le droit à la mobilité dans les campagnes »

Médecins solidaires, à l’assaut des déserts médicaux

visuel médecins

« Ajain recherche médecin ». En 2021, Guy Rouchon, maire de la petite commune de la Creuse, met tout en œuvre pour trouver un médecin. Vraiment tout…

Mais un an se passe avant l’arrivée providentielle de Médecins Solidaires.

L’association, co fondée par le jeune généraliste Martial Jardel, repose sur un principe simple : les médecins, au lieu de s’installer durablement dans une commune isolée, n’accrochent leur blouse blanche qu’une semaine. En créant les conditions pour qu’ils se sentent bien, les médecins se succèderont et éventuellement reviendront. Pari osé mais pari gagnant pour l’association, qui a permis aux communes d’Ajain et Bellegarde-en-marche d’ouvrir de nouveaux centres de santé.

« En moins d’un an, nous avons redonné à la Creuse 3 équivalents temps plein de médecin généraliste » se réjouit Martial Jardel.

Selon Les trucs qui marchentcinq nouveaux centres devraient voir le jour en France courant 2024. De quoi rassurer les édiles touchés par la désertion. Et ils sont nombreux : à ce jour, 87% de la population vit dans un désert médical et on recense 6,7 millions de Français sans médecin traitant. Le nombre de médecins généralistes en exercice ne cesse de diminuer depuis 2012. Et ces chiffres varient d’un territoire à l’autre. 

Avec Médecins solidaires, certaines communes en mal de praticiens vont pouvoir retrouver espoir.

Pollution lumineuse, protégeons les insectes

L’urbanisation massive et la multiplication des éclairages artificiels nocturnes ont un impact considérable sur la biodiversité : ils perturbent et désorientent les insectes nocturnes, pourtant indispensables à notre écosystème. 85% du territoire est affecté par cette pollution lumineuse.

Pour y remédier, il existe la trame noire, des corridors écologiques qui permettent de cartographier les zones obscures empruntées par les espèces nocturnes et de les préserver. Cette trame noire permet également d’identifier les points de « conflits » sur lesquels il est nécessaire de revoir le parc d’éclairage.

visuel abeille

La prise en compte de ces paysages nocturnes représente un enjeu de taille pour les collectivités, puisqu’il s’agit de préserver la biodiversité dans les territoires.

Afin de s’engager dans cette voie, les experts recommandent de :

  • Effectuer ce travail cartographique, et supprimer les points lumineux qui se trouveraient sur des zones de déplacement
  • Réduire autant que possible la plage d’éclairage, comme le font déjà de nombreuses communes, qui éteignent à partir de minuit, 23h voire 22h
  • Privilégier des éclairages avec un spectre lumineux le plus étroit possible, et avec le moins de bleu dans la lumière.

Rappelons que la protection du ciel nocturne et de la biodiversité s’inscrit dans un cadre réglementaire relatif à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses.

Pour autant, plonger les villes dans l’obscurité pose la question du sentiment de sécurité des riverains. La lumière rassure les citoyens, notamment les femmes, qui craignent davantage de se déplacer de nuit. Bien qu’aucune étude ne fasse le lien entre obscurité et insécurité, certains publics peuvent être fortement impactés, il est donc primordial de pendre en compte l’aspect sociétal. 

Strasbourg, qui prend le sujet de la pollution lumineuse très au sérieux, semble avoir trouvé le juste équilibre entre un éclairage limité et le sentiment de sécurité. Un exemple à suivre ? 

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InfraClimat accompagne les collectivités dans la gestion des aléas climatiques

Vagues de chaleur, inondations, sécheresse, instabilités des sols, feux de forêts… Il est indispensable d’adapter les infrastructures aux risques climatiques pour protéger les territoires. Afin d’accompagner les collectivités sur ce sujet, la FNTP a lancé InfraClimat, un outil numérique de visualisation et de sensibilisation, à destination des décideurs publics. La plateforme leur permet de prendre conscience des vulnérabilités de leurs infrastructures : routes, ponts et stations d’épuration. 

InfraClimat recense cinq catastrophes climatiques : les submersions marines, les vagues de chaleur, les inondations, la sécheresse et le retrait-gonflement d’argile.

visuel infraclimat

Mis gratuitement à la disposition des collectivités, l’outil digital propose également un panel de solutions élaborées sur la base de cas d’usage, d’études et travaux. Du concret, donc.

Le sport au cœur des villages

Promouvoir l’activité physique et sportive, telle est la Grande Cause Nationale 2024. Forts de cette ambition, plusieurs acteurs associatifs et collectivités locales se mobilisent autour du projet « Le sport au cœur des villages ». L’objectif ? Animer plus de 400 évènements au cœur des villages de moins de 1000 habitants, qui se dérouleront entre le 1er mai et le 30 octobre.

visuel rugby

Moins d’équipements sportifs, moins d’offres de pratique, moins de mobilité pour les cibles concernées… De nombreux obstacles freinent la pratique sportive en milieu rural. Pour pallier ce problème, l’Ufolep (Union française des œuvres laïques d’éducation physique) coordonne le projet. Les événements labellisés se sont fait en concertation avec les associations et les élus locaux, afin d’ancrer durablement la pratique du sport dans les territoires concernés.

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