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Impact carbone - Le oui mais du numérique en éclairage public

L'avènement et les évolutions technologiques des Led autorisent aujourd'hui les villes et territoires à rallumer leur éclairage public considéré comme un service rendu aux citoyens. Toutefois, face à l'empreinte carbone croissante du numérique, une approche sobre des systèmes de gestion s'impose. 
En mars 2025, l'AFE (Association Française de l'Éclairage), en partenariat avec 6 organismes (1), a contribué à la 2ème édition d'une étude portant sur «les chiffres de l'éclairage en France» et analysant les tendances et l'évolution de l'éclairage public. Principal enseignement ! Fin 2023, 38,9% des luminaires utilisaient la technologie Led, cette tendance se poursuivant afin de contribuer à la réduction de la consommation énergétique et à la limitation de l'impact environnemental de l'éclairage urbain.
Du prêt-à-porter au sur-mesure
«Aujourd'hui, la technologie Led, associée au développement des drivers, permet à l'éclairage de réaliser des progrès considérables», explique RG Richard (2), sept. 2025 - Lux 323. Ces progrès s'ajoutent aux 2 premiers atouts apportés par les alimentations électroniques, au niveau de la maîtrise de la pollution lumineuse et de la diminution de l'empreinte carbone. Sans oublier la qualité accrue des études photométriques.
Ces compétences nouvelles permettent de participer au développement de la ville intelligente et assurent, d'une part, l'interopérabilité des systèmes au niveau du point lumineux en s'appuyant sur les standards en vigueur (DALI 2/D41). Puis, cette évolution contribue à former un réseau de communication local grâce aux nœuds installés pour d'autres capteurs de la ville intelligente, «les outils numériques s'étant aussi banalisés pour des applications complémentaires à l'éclairage public».
Attention à l'effet rebond
Toutefois, face à l'empreinte carbone croissante du numérique, l'ADEME a lancé l'étude «IT4Green» pour évaluer les impacts environnementaux nets de ces solutions. Il s'avère que ces solutions peuvent contribuer à réduire certains impacts. «Mais leurs bénéfices ne sont ni automatiquement garantis ni généralisables». Ils dépendent des contextes d'usage, des choix de conception et des pratiques d'accompagnement. Donc attention à «l'effet rebond» pouvant annuler le gain initial, voire le transformer en surcoût environnemental.
Ainsi, en milieu urbain, le cas de l'optimisation de l'éclairage public met en évidence que la solution numérique la plus simple et sans connectivité (low-tech) est plus performante sur le plan environnemental qu'une solution connectée dont la complexité introduit un risque d'effets 'rebond', tels que le déploiement de nouveaux services «smart city» énergivores pouvant inverser un bilan initialement positif.
 
(1) Le SERCE, le Cerema, la FNCCR, l'Ademe, l'AITF et l'ATTF.
(2) Romain-Gaël Richard est membre de la commission EPEC (Eclairage Public et Equipements connectés) du SERCE, et directeur du pôle « infrastructures et réseaux » chez Satelec (Groupe Fayat Énergie et Services).

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